L’origine de Montmédy n’est pas constatée dans l’histoire. Selon toute vraisemblance, le roc de Montmédy a dû abriter la vie humaine dès la préhistoire. En effet, au naturel, si l’on enlève toute construction humaine sur Montmédy, on y trouve un éperon rocheux avec des sources d’eaux douces potables. Le lieu est donc idéal pour préserver la survie d’une communauté. On suppose qu’à l’époque celtique, une tribu aurait très bien pu s’y implanter. Des traces d’une villa-gallo-romaine sont constatées à Montmédy-bas. Quant à la ville haute, les légions romaines arrivées au Iᵉʳ siècle avant J-c ont installé un oppidum fortifié à l’emplacement actuel de la citadelle. Un temple dédié à Mercure était alors édifié sur l’emplacement actuel de l’église Saint-Martin. La vie chez nous se résumait alors à l’agriculture et aux passages des légions romaines qui allaient défendre la frontière en Germanie. À la chute de l’Empire Romain, une multitude de peuples passent sur le territoire, les Alamans, les Burgondes, les Wisigoths, les Sarmates et enfin les Francs. Toutefois, en 1235, Montmédy va devenir la capitale du Comté de Chiny. Le comte de Chiny, Arnould III, décide de transférer sa capitale de Chiny à Montmédy. Pourquoi ? Il semble d’une part, que le château Comtal de Chiny est vieux et vétuste à cette époque. Il ne correspond pas aux standards d’un souverain autonome. De plus, la région de Montmédy est alors aux trois frontières entre le Comté de Chiny, le Comté de Luxembourg et le Comté de Bar. Un nouveau château est bâti dont il ne reste que de rares vestiges perdus dans les entrailles de la Citadelle. Un fait très marquant va survenir peu de temps après et définir Montmédy comme capitale du Comté de Chiny : le tournoi de Chauvency-le-Château. Le tournoi a eu lieu en 1284 et a rassemblé plusieurs milliers de personnes et des chevaliers de toute l’Europe occidentale. Par la suite, Montmédy passera avec l’intégralité du Duché de Luxembourg sous l’influence du Duché de Bourgogne. Elizabeth de Goerlitz reçoit de son oncle Sigismond (empereur du Saint-Empire) le Duché de Luxembourg. Cette dernière se maria à Antoine de Brabant. N’ayant pas d’héritiers, c’est le frère d’Antoine qui reçoit alors l’héritage. Son frère n’est autre que Jean-Sans-Peur le Duc de Bourgogne.

Sous le règne des rois Francs, la région de Montmédy se trouve au cœur du royaume d’Austrasie. Nous étions alors l’une des régions les plus actives de l’un des plus grands royaumes du Haut-Moyen Âge, en témoignent les restes archéologiques prolifiques comme les sarcophages et les nécropoles. C’est dans ce cadre que l’on retrouve Montmédy pour la première fois de son histoire. Montmédy est signalée pour la première fois en 634, elle est appelée Madiaco. La ville de Madiaco évolue alors dans l’ombre de l’histoire. La région est au cœur des luttes de pouvoir des seigneurs locaux, sans compter sur le passage des Normands (vikings) jusqu’à Stenay. La région est aussi marquée par la lutte contre le paganisme germanique. Les lieux de culte des païens sont transformés en lieux de culte chrétiens comme Saint-Walfroy (Carignan) et Sainte-Ernelle (Villécloye). Le 13 juin 1364, le dernier possesseur du Comté de Chiny, Arnould de Rummen, vend l’intégralité du duché à Wenceslas de Bohême (roi de Bohême et aussi duc de Luxembourg). Ainsi, Montmédy passe sous l’autorité des Ducs de Luxembourg. Durant cette période, Montmédy est achetée par Gilles V de Rodemack qui sera plus connu pour être un seigneur-bandit qui ira rançonner l’évêché de Verdun. Ce même Gilles de Rodemack renouera avec sa conscience chrétienne en finançant en grande partie la construction de la basilique d’Avioth.

Montmédy survit à la Révolution française et à l’épopée Napoléonienne sans trop d’encombres. On peut noter un siège en 1815 après la bataille de Waterloo pendant la campagne de France. Les quelques survivants de l’armée de l’empereur rattachés à la garnison de Montmédy décidèrent alors de se rendre face à l’armée prussienne. Par la suite, des successions, Montmédy passa à l’Autriche puis enfin à la couronne d’Espagne comme tout le Benelux actuel. C’est sous le règne de Charles Quint que la citadelle telle qu’on la connaît va faire surface. En effet, bien que le château des Comtes de Chiny soit réputé pour être imprenable, en 1490 l’art de la guerre a bien évolué avec l’arrivée des canons. La décision est alors prise de transformer tout Montmédy-haut en une place-forte moderne capable d’accueillir et de résister aux canons. Ainsi, toute la ville médiévale et le château sont démontés pour être réaménagés. Durant cette période, les rois d’Espagne placent leur confiance en une famille noble d’Espagne pour gouverner la place-forte et sa garnison. Il s’agit de la famille d’Allamont. Elle va alors gérer la vie locale pendant 4 générations. Le dernier en date, Jean d’Allamont, traverse incognito le royaume de France avant de prendre ses fonctions. Il entre dans la ville le 8 juin 1657. Malheureusement pour lui, le 11 juin, l’armée royale de Louis XIV arrive et met le siège devant la place forte. Le siège durera 3 mois jusqu’au 6 août 1657. C’est un siège âpre et long qui coûtera beaucoup de vies dans chaque camp, malgré un rapport de force très avantageux pour l’armée royale française, qui rassemble près de 40.000 combattants pour seulement 736 défenseurs. Durant la bataille, le gouverneur Jean d’Allamont mourra de ses blessures suite à l’éclatement d’une palissade par un boulet de canon. Le 6 août, les derniers défenseurs décident de déposer les armes après 57 jours d’effroyables combats. Durant la bataille, côté français, le seul ingénieur de siège qui survivra n’est autre que le futur Vauban. Il aura alors la charge de reconstruire et d’améliorer Montmédy. Etant donné qu’il participa à l’assaut de la citadelle, il savait parfaitement comment l’améliorer. Il va alors créer un nouveau niveau de défense avec une nouvelle enceinte et la création des demi-lunes. C’est aussi à ce moment que l’on construit la petite enceinte de Montmédy-bas. C’est alors que Montmédy est rattachée au royaume de France lors de la ratification du traité des Pyrénées en 1659.

Durant la guerre franco-prussienne de 1870, Montmédy était d’une grande importance sur le plan tactique. Une partie de l’armée française qui a combattu à Sedan passa par Montmédy. Puis vint l’armée Prussienne qui mit le siège devant la place-forte. Montmédy subit alors un bombardement important de plusieurs milliers d’obus. Heureusement, il n’y eut aucun mort, mais le bombardement endommagea grandement la ville-haute dont les institutions vont alors se délocaliser en ville basse. Le palais de justice, la sous-préfecture et la mairie vont se déplacer sur la place Tronville et l’actuelle place de la mairie. Après le désastre de 1870, les ingénieurs militaires vont se pencher sur le cas de Montmédy. Le général Séré de Rivières va alors lancer une mise à niveau des fortifications de la Citadelle. Avec l’ajout de nouvelles casemates souterraines, de nouveaux emplacements de canons et un tunnel ferroviaire, Montmédy est désormais remise à niveau en cas de conflit de haute intensité.

Pendant la Première Guerre mondiale, le 165ᵉ régiment d’infanterie et le 45ᵉ régiment territorial sont affectés à la défense de Montmédy. En août 1914, après d’âpres combats autour de Virton, les blessés sont rapatriés et disposés dans tous les bâtiments de la ville-basse. Suite à l’avancée des troupes allemandes dans la région, les régiments décident alors de lever le camp, d’abandonner la place-forte qui, de toute manière, n’aurait jamais survécu à un siège d’artillerie moderne. Malheureusement, les régiments se retrouveront face à une armée allemande en stationnement dans les bois de Brandeville-Murvaux. En quelques minutes, les 2.300 hommes sont fauchés par les mitrailleuses et l’artillerie allemande. La majorité d’entre eux finiront en camps d’internement en Allemagne.




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